Léon Blum

Blum older with hat
Né à Paris de parents juifs, Léon Blum (1872-1950) fit ses études aux lycées Charlemagne et Henry-IV. A l’âge de 17 ans, il publie ses premiers poèmes dans une revue créée avec André Gide, obtient le second prix du concours général de philosophie et le baccalauréat. En 1890, il est reçu 23ème sur 25 à l’École normale supérieure où il rencontre le futur bibliothécaire Lucien Herr, se désintéresse des cours et, ayant échoué aux examens de licence de première année, est exclu de l’école en 1891. Il poursuit ensuite des études de Lettres à l’université de Paris, mais commence aussi des études de droit, obtenant sa licence en droit en 1894. Blum est nommé au Conseil d’État en 1895 et y fera carrière pendant près de 25 ans, interrompus seulement par ses fonctions de chef de cabinet (1914-1916) du ministre socialiste des Travaux publics Marcel Sembat. Parallèlement, il consacre l’essentiel de son activité à l’écriture, avec des critiques de livres et pièces de théâtre. Il participe à la revue Le Banquet, où il côtoie Marcel Proust et où il publie ses premières chroniques. À partir de juillet 1892, il collabore durant près de neuf années à La Revue blanche, où ses chroniques établissent sa réputation dans le milieu littéraire parisien.

À l’occasion de
l’affaire Dreyfus Léon Blum se lance en politique, après que Lucien Herr l’ait convaincu de l’injuste condamnation d’Alfred Dreyfus. Son devoir de réserve en tant que Conseiller d’État limite son activité : il donne des conseils juridiques aux avocats de Dreyfus et de Zola. Son engagement provoque sa rupture avec Maurice Barrès et sa rencontre en 1897 avec Jean Jaurès, qui devient son ami et avec qui il participe à la fondation de L’Humanité en 1904, où il tient la rubrique littéraire. En 1905, il adhère à la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) au moment de sa création, mais dès l’été 1905, il quitte L’Humanité, devenu le journal du parti, et ne milite plus guère. Ses activités littéraires reprennent le dessus sur ses activités politiques.

Lorsque Blum est élu pour la première fois député de la Seine (1919-1928), il démissionne du Conseil d’État. Il devient ensuite secrétaire, puis président du groupe parlementaire socialiste et député de l’Aude (1929-1940, circonscription de Narbonne). Une vague d’antisémitisme de grande ampleur se manifeste avant l’arrivée de Blum au pouvoir en 1936. Charles Maurras appelle au meurtre de Blum et le décrit dans
L’Action française du 9 avril 1935 comme « un monstre de la République démocratique... Détritus humain à traiter comme tel... un homme à fusiller, mais dans le dos. » Le 13 février 1936, Léon Blum est agressé boulevard Saint-Germain par des membres de l’Action française et des Camelots du roi qui, l’ayant reconnu dans une voiture, tentent de le lyncher. Alors âgé de 64 ans et gisant sur la chaussée, saignant abondamment, blessé au visage et à la nuque, il reçoit encore des coups de pied. Transporté à l’Hôtel-Dieu, il est soigné pour une rupture de la veine temporale.

Après les accords du Front populaire et la victoire aux élections législatives d’avril/mai 1936, le premier gouvernement à dominante socialiste de la III
ème République est formé en juin 1936 avec Blum à sa tête comme président du Conseil. Le bilan du Front populaire est mitigé, mais comprend un nombre important d’avancées, en particulier dans le domaine social : congés payés, semaine de 40 heures, établissement des conventions collectives, prolongement de la scolarité à 14 ans, relance des dépenses d’armement.

Pendant l’occupation, Blum est emprisonné par le régime de Vichy, traduit en justice lors d’une parodie de procès à Riom en 1942, puis déporté à Buchenwald. Libéré en 1945, il devient président du Gouvernement provisoire de la République française et prépare aux institutions de la IV
ème République, négociant l’annulation des dettes de guerre de la France auprès des États-Unis (accords Blum-Byrnes de mai 1946).


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